009-21/01/2006 : «Les impressionnistes» n° 3866 à 3875
« Les impressionnistes »
Une nouvelle peinture, qui prendra le nom d'impressionnisme en 1874, va voir le jour en France, entre 1860 et 1890. Cette évolution ne constitue pas un mouvement isolé, l'art pictural indépendant évoluant partout dans l'Europe de cette 2ème moitié du XIXème siècle vers une peinture plus rapide et plus contemporaine, correspondant à un monde où le progrès s'accélère, et où les modes de vie évoluent rapidement.
Mise en page : Sylvie Patte & Tanguy BESSET ( signature )
Timbre à Date : Guy CODA
Impression : Offset
1er jour le 21 janvier 2006
Gustave Caillebotte «Portrait à la campagne» 1876
Caillebotte présente cette toile à la troisième exposition impressionniste, en 1877, avec Le Pont de l’Europe et Rue de Paris. La critique lui reconnaît une vérité de tons, mais lui reproche sa perspective montante.La perspective, justement, est l’un des éléments qui font, de ce tableau, une œuvre très personnelle. Caillebotte donne aux personnages des proprotions différentes qui accentue la perspective vers le fond du jardin.
Berthe Morisot «La chasse aux papillons» 1874
La composition s’articule autour de verticales (la petite fille, le petit arbre entre elle et sa maman, la jeune-femme, la végétation au second plan, le grand arbre), la répétition de ces lignes droites et parallèles fige la toile comme si le peintre avait voulu fixer un instant, « un arrêt sur image ».
D’après un tableau de Berthe Morisot
Mary Cassatt «Mère et enfant» 1886
Le thème que l'on associe le plus souvent à l'œuvre de Mary Cassatt est celui de la mère et de l'enfant dont elle sut varier avec beaucoup de finesse les formes et les moyens. Son travail confirme l'exigence des impressionnistes pour lesquels, liberté et originalité du regard, constituaient les principaux points de ralliement.
Auguste Renoir «Jeunes filles au piano» 1892
Amateur de musique comme la plupart des impressionnistes, Renoir a souvent représenté des jeunes filles au piano.Vue de profil, une jeune fille blonde déchiffre une partition qu’elle joue de la main droite. A ses côtés, une jeune fille brune penchée sur le piano suit la partition des yeux. Le tableau a peut-être été peint au domicile de Renoir, qui avait offert un piano à sa femme en cadeau de mariage en 1890. Il existe au moins six autres versions de ce tableau.
D’après un tableau d’ Auguste Renoir
Camille Pissarro «Jeune fille à la baguette» 1881
Considéré par Cézanne comme « le premier des impressionnistes », Pissarro est l’un des fondateurs de ce groupe.Pour atteindre la couleur sombre de la chemise, le peintre ajoute au bleu, du blanc, du gris et du jaune. La jupe est réalisée par un mélange subtil de couleurs. Une atmosphère de quiétude se dégage de cette composition, la jeune fille semble perdue dans ses rêves.
D´après une œuvre de Camille Pissarro
Vincent Van Gogh
«Mademoiselle Gachet dans son jardin» 1890
Marguerite Gachet apparaît en robe blanche au milieu du jardin abondamment fleuri de son père. Le paysage apocalyptique, comme tous ceux des dernières années de la vie de l’artiste, correspond à un regard sur la nature dépourvu de toute quiétude, révélateur du trouble mental qui allait emporter le peintre le mois suivant. Van Gogh a peint deux tableaux de la fille du docteur Gachet, l’un au jardin, l’autre au piano. Alors âgée de vingt-et-un ans, Marguerite Gachet était perçue comme une amie par le peintre, mais son père n’avait pas autorisé les séances de pose. Lorsqu’il apprit l’existence des tableaux, il interdit toute rencontre entre Vincent et Marguerite, sauf présence d’un tiers. Van Gogh écrira ensuite à son frère Théo qu’il était fort malheureux de ne pas avoir d’amitié féminine.
Henri-Edmond Cross «L'air du soir» 1893/94
Le peintre a choisi de représenter une fin d'après-midi, quand chaleur et lumière s'apaisent. Tout dans son oeuvre traduit la plénitude du moment représenté : la douceur des couleurs du soleil couchant, la composition harmonieuse où horizontales et verticales s'équilibrent, les figures aux attitudes suspendues dans le temps.
Edgar Degas «Danseuses» 1884/85
Alors que la plupart des impressionnistes s’intéressaient d’abord à la lumière et peignaient donc des paysages ou des scènes d’extérieur, Degas étudie le mouvement en peignant des scènes d’intérieur. Il observe les ballerines de l’Opéra de Paris, en mouvement ou au repos, et réalisent de nombreux tableaux dédiés à leur gestuelle. Qu’elles soient en représentation, à l’entraînement, s’habillant, se coiffant, toutes leurs postures semblent fasciner Degas.
Edouard Manet «Le déjeuner sur l'herbe» 1863
Rejetée par le jury du Salon de 1863, cette oeuvre est exposée par Manet sous le titre Le Bain au "Salon des Refusés" accordé cette année là par Napoléon III. Elle en constitua la principale attraction, objet de moqueries et source de scandale.
Pourtant, Manet revendique dans Le déjeuner sur l'herbe l'héritage des maîtres anciens et s'inspire de deux oeuvres du Louvre. Le Concert champêtre du Titien, alors attribué à Giorgione, fournit le sujet, tandis que la disposition du groupe central s'inspire d'une gravure d'après Raphaël : Le jugement de Pâris. Mais dans Le déjeuner sur l'herbe, la présence d'une femme nue au milieu d'hommes habillés n'est justifiée par aucun prétexte mythologique ou allégorique. La modernité des personnages rend obscène, aux yeux de ses contemporains, cette scène presque irréelle. Manet s'en amusait d'ailleurs, surnommant son tableau "La partie carrée".
Paul Gauguin «Deux femmes sur la plage» 1891
Cette composition est typique des oeuvres peintes au début de son premier séjour dans le Pacifique, toiles qui montrent souvent des Tahitiennes occupées à de simples tâches quotidiennes. Ici, les lourdes silhouettes hiératiques ont chacune leur espace propre permettant l'enchaînement d'arabesques, dans une harmonie parfaitement orchestrée. Les visages dessinent un masque ou un profil assez indifférenciés mais empreints de mélancolie.
Date de dernière mise à jour : 22/02/2021