017-20/11/1992 : Paul Delvaux - Belgique n° 2781
Art contemporain en Europe Paul Delvaux - Belgique
«Le rendez-vous d'Ephèse» (détail)
S'il existe un peintre qui soit l'exemple même de l'artiste indépendant, étranger aux modes, fidèle à un unique dessein, c'est bien Paul Delvaux. En dépit de difficultés persistantes et d'une reconnaissance tardive, il ne dévia jamais de la voie solitaire qui le fit travailler à contre-courant. Voir en lui un surréaliste serait erroné. Delvaux est inclassable. Il s'est évadé hors du Temps. Les réverbères, lampes à pétrole, gares, tramways, rails et quelques autres objets ou édifices intangibles conservés par une enfance restée présente en lui et agissante, les robes et dentelles d'autrefois, il les mêle aux chapiteaux, aux colonnes des temples grecs. Antiquité, souvenirs, quotidienneté, de même qu'intimité du logis et espace vacant de l'esplanade, couloir parqueté et versant caillouteux, jusqu'aux lumières différentes (artificielle, naturelle, diurne, nocturne), il réussit le tour de force de les réunir sous l'empire irrésistible du climat qu'il établit. Ce climat à quoi se reconnaît un Delvaux, bien qu'il varie si subtilement d'une œuvre à l'autre.
C'est celui du rêve éveillé persévérant, exigeant, qui se met au point, dans une recherche fervente, sur la toile. Rêve ! Spectacle s'alimentant aux profondeurs d'un être, et idéal. Delvaux porte en lui un trésor, les émotions privilégiées de l'enfance qui l'ont tourné à jamais vers l'insituable, intemporel Merveilleux dont rien pourtant ne nous sépare : déjà nous visitent la beauté, encore dispersée, et le mystère qui tous deux se manifestent cardinalement dans la Femme. Deux femmes en leur nudité, deux femmes longuement vêtues, habitent Le Rendez-vous d'Ephèse dont un quart environ se trouve reproduit sur le timbre-poste. Le miroir ! Il est la porte de l'univers différent en lequel l'univers commun a vocation de se métamorphoser.
Né en 1897, Paul Delvaux a peu quitté sa Belgique natale. Peut-être aurait-il davantage voyagé s'il ne s'était transporté pour y vivre en chacun de ses tableaux. Aveugle à présent, il décrit ceux qu'il imagine, minutieusement, faute de les pouvoir réaliser.( Source : https://www.laposte.fr/toutsurletimbre )
Mise en Page : Michel DURAND-MEGRET ( signature )
Impression : Héliogravure Tirage : 3 922 429 ex
1er jour le 20 novembre 1992 Retrait le 15 novembre 1996
Date de dernière mise à jour : 11/01/2019